lundi 28 avril 2008

Situation préoccupante à l'U de T

Selon un récent communiqué de la coalition fightfees, plusieurs étudiants seraient présentement victimes d'une "campagne d'intimidation" entreprise par l'Université de Toronto de connivence avec la police provinciale.

L'affaire survient à la suite d'un sit-in organisé par une trentaine d'étudiants en mars dernier pour protester contre une importante hausse de frais de scolarité. Les agissements de 12 étudiants seraient actuellement sous enquête en vertu du code de conduite personnelle de l'institution. La police communautaire de l'Université se serait aussi mêlée du dossier de façon assez préoccupante, allant jusqu'à suivre des étudiants à l'extérieur du campus.

La nouvelle fait des vagues et soulève, évidemment, certaines questions par rapport à l'ébauche du code de conduite à l'Université d'Ottawa et son application.

L'une des requêtes de la contre-proposition de la FÉUO consiste à adopter une déclaration des droits des étudiants pour justement éviter ces genres de débordements. Celle-ci incluerait notamment le droit à la liberté d'expression et d'association. Cette revendication m'apparaissait à piori inutile puisqu'elle reprend des droits déjà contenus dans la Charte canadienne des droits et libertés. Des droits reconnus de tous et qui s'appliquent à tout citoyen, étudiant ou pas.

Voyant ce qui se trame à l'U de Toronto, la question est maintenant tout à fait à propos: une charte des droits pour les étudiants aurait-elle une véritable influence du point de vue juridique? Permettez-moi d'en douter. N'empêche que du point de vue politique, elle donnerait assurément un rapport de force beaucoup plus intéressant pour les étudiants.

Fait intéressant, plusieurs formulations du code de conduite de l'U de Toronto ont été reproduites dans l'ébauche de celui de l'U d'Ottawa.
Photo par Edward Wong

5 commentaires:

Serge Miville a dit...

Une charte, c'est simple, ça assure. Il n'y a pas de redondance en ce qui a trait au respect des droits des étudiants, surtout que les divers gouvernements tentent par tous les moyens de les miner.

Anonyme a dit...

Plus encore, il y a une différence entre un code de conduite qui pourrait SANCTIONNER l'étudiant doublement et une déclaration de droits étudiants qui PROTÈGERAIT l'étudiant doublement.

Aussi, les déclaration de droits étudiants touchent plusieurs choses qui ne sont pas prévues par la loi: service de qualité, éducation de qualité, interdiction d'abuser de son autorité etc.

Serge Miville a dit...

Tous des choses qu'on nous dira qui n'est pas mesurable dans un monde dont l'économie capitaliste juge par les chiffres.

Il faudrait que nos syndicats oeuvrent en faveur d'une manière pour « quantifier » la « qualité » desdits services.

Philippe a dit...

La principale utilité d'une charte interne est qu'elle fournit un mécanisme de recours interne, pour éviter de toujours aller devant les tribunaux (remarquez que c'est le même argument que l'U d'O utilise pour un code de conduite redondant avec la loi... le problème, c'est que leur mécanisme interne est carrément injuste).

Pour ce qui est de la question de la qualité des services, cela permettra aux étudiants qui veulent se plaindre d'un mauvais cours ou un mauvais service d'avoir un processus établi et clair.

Serge Miville a dit...

Le vidéo démontre néanmoins un aspect sérieusement troublant de la société contemporaine. Ce n'est pas pour rien que la dame crie que la police de campus est la pour protéger *eux* et non *nous*...